Des références scientifiques
En matière de communication non verbale, il n'est pas rare d'entendre n'importe quoi. Approximations, prétendus experts, projections personnelles sont pléthores et monnaie courante en ce domaine. Pourtant les références scientifiques dans ce domaine sont croissantes : les publications en psychologie, en éthologie, en sémiologie sont désormais pléthores. La plupart des travaux sont désormais accessibles, garantissant le sérieux de l'analyse du langage corporel.
Ce corps qui parle
Quelles sont les zones du corps les plus expressives de la communication non-verbale et du langage corporel ? C’est ce que nous découvrons de manière synthétique aujourd’hui, à l’occasion de la sortie du coffret Human Decoder disponible partout (éditions Tredaniel, Courier du livre, mai 2021). Vous découvrirez ainsi les interprétations principales du body language pour déchiffrer et décoder les gestes de votre interlocuteur.
La zone du visage : les micro expressions
Comme rappelé dans le précédent article, les micro expressions analysée par Paul Ekman sont universelles. Elles sont également pulsionnelles, c’est-à-dire non contrôlables et irrépressibles, du moins dans la première demi-seconde, ce qui les rend si intéressantes à observer. Initialement au nombre de 6 (la colère, le dégoût, la peur, la tristesse, la surprise, la joie), le psychologue américain en ajoute une dernière, davantage « sociale » : le mépris.
Voir les 7 émotions universelles de Paul Ekman et décryptées sur son site.
Dans ses récents travaux, la chercheuse Rachael Jack démontre que la distinction entre la colère et le dégoût, mais aussi entre la peur et la surprise est davantage sociale que biologique.
« Au moment où l’émotion est ressentie, l’expression du visage est similaire, c’est au bout de quelques secondes que l’on peut clairement distinguer de quelle émotion il s’agit » Rachael Jack, université de Glasgow.
La typologie des émotions par la chercheuse Rachael Jack est un peu différente.
Retenez donc les 4 émotions suivantes comme étant fondamentales — et reconnues rapidement par le nourrisson — : joie, tristesse, peur et colère. Auxquelles s’ajoute un deuxième cercle d’émotions, plus complexes, davantage liées aux processus de socialisation et plutôt observées vers l’âge de 3–4 ans. C’est ensuite vers 4–6 ans que les enfants sont capables de faire la différence entre les émotions feintes et les émotions réelles.
Le reste du visage dans la communication non verbale et langage corporel
Voici d’autres sources scientifiques que vous pouvez retrouver dans le Human Decoder. Elles concernent également la zone du visage. Par exemple, saviez-vous que les sourcils jouent un rôle de « ponctuateurs » ? Ils nous servent au quotidien dans nos rituels de salutation, d’autant plus depuis la pandémie COVID-19 été le port du masque ! Ce sont notamment les travaux de la chercheuse Eibl-Eibesfeldt qui l’ont démontré.
La zone des yeux est très parlantes également : clignements de paupières ou absence de clignement, dilatation des pupilles, ou encore « Sanpaku », voici pleins d’autres items dont la signification vous est dévoilée dans l’infographie ci-dessus.
Sans oublier la zone de la bouche, item remarquable pour noter les différences entre extraversion et introversion, comme le dévoile les travaux du meuropsychiatre Julian de Ajuriaguerra. Ce dernier a en effet beaucoup travaillé sur les enveloppes corporelles des nouveaux nés.
Le reste du corps dans la communication non verbale et langage corporel
Comme souvent abordée, la zone des bras est associée aux postures de pouvoir. C’est en tous les cas le résultat des travaux d‘Amy Cuddy. Je ne résiste pas à l’envie de vous mettre ci-dessous le lien vers son excellente conférence TedX.
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